Assistance sexuelle pour personnes handicapées : exploitation ou liberté sexuelle pour tous ?

Absolument

L’assistance sexuelle aux personnes handicapées est l’une des plus grosses polémiques en France depuis bientôt une décennie. La question semble déranger certains quand d’autres appellent à un vrai débat pour permettre à tous d’avoir les mêmes droits au plaisir.

Sommaire

  1. Militer pour les handicaps et la cause sexuelle
  2. Rencontre avec l’Assistant sexuel
  3. Question des dérives en légalisation
  4. Nouvelle législation pour accompagner les handicapés

Depuis les premières expériences dans les pays anglo-saxons, la vague se répand, mais les français ou plutôt les politiques françaises éludent la controverse pis ils la rejettent comme étant indécente. Mais pendant ce temps le combat des défenseurs de la cause sexuelle des infirmes a fait du chemin.
Le plaisir pour tous c’est le droit que défend les personnes non valides ou du moins leurs défenseurs. Si dans des pays comme les Etats Unis ou l’Australie la question ne se pose plus, en revanche, en France elle dérange toujours, constamment niée même quand l’évidence commence à s’imposer bon gré mal gré. En effet les associations proposent de plus en plus des formations pour assistante et assistant sexuel(le) et le nombre d’handicapés qui s’attachent les services d’un accompagnateur ou d’une accompagnatrice augmente.

Rencontrer des gens au travail n’est pas toujours évident, c’est alors que « l’assistance sexuelle » joue son rôle pour l’équilibre de certaines personnes qui en ont besoin.

Le besoin de revendiquer la sexualité pour tous comme un droit fondamental de l’homme

Les militants pour la cause sexuelle des handicapés veulent faire comprendre à la société française que les personnes non valides ne sont pas des personnes asexuées ou dépourvues de tout sentiment. Comme tout homme, ils ont la pleine possession de tous leurs sens ou presque. Conscient de ce facteur décisif, l’essayiste Marcel Nuss le plus fervent défenseur de la sexualité des infirmes est monté au créneau avec un livre à l’appui. Infirme lui-même à cause d’une amyotrophie spinale, il s’est corps et âme engagé dans le militantisme sexuel pour les personnes qui souffrent d’un manque de satisfaction libidinale. Mais depuis il est accompagné par une assistante sexuelle, l’un des premiers à être ainsi encadré en France. Le 3 septembre 2016 France 24 avait réalisé un reportage sur son couple afin de briser le tabou. Dans ce documentaire l’on retrouve Marcel Nuss et sa femme Jill qui raconte leur idylle. Ancienne prostituée, puis accompagnatrice sexuelle de l’essayiste, elle a fini par l’aimer et se marier légalement avec lui. Fort de son expérience personnelle, Marcel Nuss avec l’aide de sa compagne a mis en place la très controversée APPAS (Association Pour la Promotion de l’Accompagnement Sexuel) chargée de mettre en contact les assistances sexuelles avec des clients sous le tarif de 150 £ l’heure. Elle organise également des formations à l’intention de ceux qui voudraient exercer le métier d’accompagnatrice sexuelle car on ne s’improvise pas accompagnatrice sexuelle.

L’amalgame entre accompagnement sexuel et prostitution légalisée

Si l’accompagnement sexuel souffre d’un certain mépris c’est en grande partie parce qu’on la distingue peu ou pas du tout de la prostitution, une pratique interdite en France. Pour beaucoup légaliser l’accompagnement sexuel, c’est donner le flanc à la prostitution professionnelle à domicile. Mais pour les défenseurs de la sexualité pour tous, il faut bien se garder de confondre sexe et amour. L’escort girl ne fait que procurer du plaisir sexuel, alors que l’accompagnatrice se soucie davantage du bien être sentimental et psychologique du client en s’entretenant avec lui, en partageant son quotidien. C’est cette différence qui pousse les concernés à se tourner davantage vers les assistantes sexuelles que vers les prostituées. Malgré leurs efforts les militants de la sexualité des handicapés peinent toujours à convaincre les politiques, qui même s’ils reconnaissent le droit à la sexualité pour tous, rejettent toujours les prestations tarifées.

Le handicap n’empêche pas le besoin sexuel, des solutions en ligne peuvent être une des possibilités proposés, par le web, mais pas toujours comprises pour les valides.

De la question des dérives d’une telle légalisation

Une autre polémique naît d’une potentielle légalisation de l’accompagnement sexuel, celle de voir une chosification des handicapés et une professionnalisation des actes pervers. Les détracteurs de la pratique avertissent sur le marchandage dont seront l’objet les assistantes sexuelles. Elles représenteront des joujoux sexuels aux mains de leurs clients, et cela est aussi valable pour les handicapés qui pourraient servir de marchandage. La première experte venue pourrait jouer avec leurs corps et leurs sentiments juste pour en tirer profit. Ainsi une question d’éthique surgit au milieu du débat en plus d’un risque réel de voir des détraqués assouvir leurs penchants criminels comme cela a été signalé aux Pays Bas ou en Suisse qui sont pourtant en avance sur la question. La personne handicapée tout comme l’assistante ou l’assistant peut être victime de pervers(e) sexuel (elle) qui pourrait disposer de lui ou d’elle à sa guise comme d’un permis de tuer ou d’abuser par exemple. Ce sera alors le cheval de Troie de toutes les dérives et comme une boite de Pandore qu’on ouvre rien ne pourra plus être fait pour juguler le fléau. Mais les militants de la cause sexuelle et les rencontres en ligne pour handicapé rassurent : les associations qui forment les assistants sexuels et délivrent les certificats mettront un point d’honneur sur les critères de recrutement. Par exemple tous ceux qui postuleront à la formation devront obligatoirement avoir au moins 30 et exercer une activité professionnelle stable.

La nécessité d’établir une législation pour les handicapés pour répondre aux nouvelles exigences de la société

Le monde évolue et les mentalités avec, c’est pourquoi, selon les associations de défense de la sexualité des handicapés, il faut reformer la législation française sur la question du droit à la sexualité pour tous. La question ne doit plus être un tabou mais un débat public comme l’est devenue celle de la communauté LGBT (Lesbiennes Gays Bisexuels, Transsexuels). A l’égard de celle-ci, les personnes infirmes ont droit à une sexualité affirmée et selon leur terme car il s’agit avant tout d’amour et d’épanouissement de l’être. Tous les hommes ont droit au bonheur et le bon sens voudrait que l’égoïsme des biens portants s’efface au profit d’un Humanisme plus large.
La question de la sexualité des personnes handicapés est jusqu’à présent au cœur d’une vive controverse entre ceux qui se réclament de leur bien-être et ceux qui disent vouloir les protéger. Au-delà de l’opposition sexe et amour, marchandage et sentiment sincère, il faudrait peut-être voir avant tout la place prépondérante de la sexualité chez l’être humain. A ce sujet l’on pourrait dire que la libido humaine est l’un des droits primaires de l’être.

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