France : Le « Domestikator » magnifie-t-il une position sexuelle ?

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L’art, et plus encore l’art plastique, a toujours été le domaine de la provocation, de la transgression des tabous.

La sculpture ou la peinture entre autre expose de façon crue des réalités que notre décence, parfois feinte, refuse de voir. Cependant il y a bien une limite en toute chose, et évidemment au caractère choquant de l’art.

Le « Domestikator » serait une œuvre qui magnifie une position sexuelle. C’est une œuvre qui provoque apparemment une certaine gêne chez bon nombre de personnes qui mettent un point d’honneur à la morale. Le « Domestikator », quelle œuvre bizarre quand même ? Elle l’est encore plus quand on s’attendait le moins du monde à la rencontrer là où il ne faut pas.

La FIAC, un rendez-vous international

La Foire Internationale d’Art Contemporain de Paris (FIAC) est prévue pour se tenir du 19 au 22 octobre prochain. Comme son nom l’indique c’est une manifestation d’art contemporain et elle se déroule chaque année, depuis 1974, au mois d’octobre à Paris. Pendant plusieurs jours, cette exposition artistique et commerciale accueille des galeristes, des collectionneurs, des conservateurs, des directeurs de musée et des personnalités du monde de l’art contemporain international. C’est dans ce cadre qu’une colonie d’artistes néerlandais avait prévu de défiler avec son « Domestikator ».

L’invité surprise de la FIAC

La FIAC s’ouvre le 17 octobre prochain au Musée du Louvre de Paris. Des expositions se feront en intérieur et en extérieur. Ces dernières inscrites sur le parcours de la FIAC « hors les murs », se dérouleront dans le jardin des Tuileries. Une œuvre qui devrait figurer sur ce parcours vient d’être retirée de la liste pour des raisons de décence. L’œuvre indexée est le « Domestikator » qui nous vient tout droit de Hollande. Une coopérative néerlandaise, Atelier Van Lieshout, est l’auteur de cet ouvrage. D’ores et déjà, il était installé dans le jardin des Tuileries où les premiers curieux pouvaient le voir. Cette œuvre d’art, haute de 12m montre de façon explicite, une position sexuelle. Cette position sexuelle, c’est bien évidemment la levrette. Avec des formes cubiques, elle met en scène deux personnages qui exécutent l’acte sexuel. Drôle de sculpture dans un parc à côté duquel se déroulait une activité pour des écoliers. Les responsables de l’exposition ont donc décidé de la retirer de la liste pour ne pas éveiller la polémique.

Une œuvre trop crue

L’œuvre en Lego de Van Lieshout a été rejeté par le Musée du Louvre en raison de son caractère sexuel. Un jeune public ou des personnes un peu trop sensibles pourraient se sentir gênés ou intrigués en voyant le « Domestikator » de Van Lieshout. L’auteur de la sculpture se défend de toute idée pornographique. Selon lui l’obscénité qu’on y voit dès l’abord n’est que la transfiguration d’une réalité bien plus supérieure. L’œuvre symboliserait « le pouvoir de l’humanité dans le monde » et serait un « hommage à l’ingéniosité, à la sophistication et aux capacités de l’humanité (…) à dominer l’environnement naturel ». Pour certains internautes c’est une hypocrisie de la part des responsables de la FIAC que de refuser l’exposition de « Domestikator ».
Voir une sculpture qui met en lumière une position sexuelle c’est bien là une bizarrerie. Sachant que l’obscénité est mal perçue par la société, il était évident qu’elle soit retirée de la liste de l’exposition. Cette interdiction viserait surtout à protéger un jeune public non averti. Le Louvre a donc fait le choix de la morale plutôt que celui de l’art dans tous ses états. Tout le moins que l’on puisse dire c’est que cette curiosité artistique néerlandaise qu’est « Domestikator » n’a pas su domestiquer la pudicité française.