Délais de Paiement en France : Les retards baissent dans l’ensemble

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Les délais concernant le paiement est une situation bien connue en France, particulièrement des entreprises. Le cumul de retards est un lourd préjudice souvent porté par les petites et moyennes entreprises hexagonales. Mais on note cependant une nette amélioration de cette situation déplorable, à l’exception de certains secteurs d’activité où l’euphorie est moins grande malgré la bonne nouvelle

 

Les retards, un sujet de nouveau sur la table

Les délais liés au paiement des entreprises en France restent une situation toujours pénalisante pour les dirigeants. Le sujet refait à nouveau surface sur la table de discussion du gouvernement après un long moment d’interruption. Sur instruction du ministre Emmanuel Macron, il s’invite au beau milieu de l’actualité économique française tant agitée. L’Observatoire des Délais de Paiement, dans son rapport annuel récemment publié, estime à 12 milliards d’euros le déficit de la trésorerie en raison des retards cumulés lors des paiements. En dépit de ce chiffre alarmant, l’observatoire dresse un état des lieux plutôt satisfaisant, même si les PME restent à notre grand regret les plus touchés avec des pertes évaluées à 16 milliards, un déficit quatre fois supérieur à celui des ETI qui s’établit à 4 milliards.

Les délais baissent, mais pas pour tous

L’ODP a confirmé une tendance déjà en cours depuis quelques années, la sensible rétraction du délai lié au paiement. Cette baisse se manifeste tant du côté des prestataires de service que de la clientèle. Sur l’exercice 2014 par exemple, l’Observatoire a indiqué un recul de l’ordre d’un jour en ce qui concerne les retards. Même s’il faut se satisfaire de ce bilan, l’on note cependant un réel contraste si on observe de près la situation dans le domaine de la construction. La situation s’est profondément détériorée pour ce segment d’activité au cours de l’année 2014, alors que ce secteur cumule à lui seul 16% des entreprises hexagonales. Les sociétés qui commercent dans ce domaine payent leurs fournisseurs trois jours d’avance par rapport à 2013 alors qu’ils ne sont à leurs tours réglés qu’un seul jour à l’avance. Le tableau encore moins reluisant si on se penche sur le cas des travaux publics, plus particulièrement dans le bâtiment. Les retards pour ce secteur ont quasiment doublé en deux ans, entre 2013 et 2015 selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment.

Le paiement change avec l’Etat

La recette mise en place par le gouvernement pour faire face aux mauvais payeurs a bien porté ses fruits. La politique de l’Etat ne cesse de s’améliorer sur le sujet, un constat qui date de plusieurs années. Son délai moyen en ce qui concerne les paiements a chuté de moitié entre 2006 et 2009. Alors qu’il était de 41,5 jours, il est passé trois ans plus tard à 20 jours. Pas de grands changements depuis ce moment jusqu’à aujourd’hui, néanmoins ce seuil a été réduit d’une journée l’an dernier.

La France va intensifier ses sanctions sur le dossier

En France, l’Etat prévoit de durcir les sanctions la question. L’objectif étant toutefois d’inciter les mauvais payeurs à honorer les délais de paiement, un projet de loi sera bientôt mis en examen pour accroître les sentences financières. Le seuil actuellement de l’amende actuellement établi à 375.000 euros devrait passer atteindre les 2 millions d’euros si le texte est approuvé par le Parlement. Contrairement aux PME qui disposent d’une marge de manœuvre assez réduite, le gouvernement a visiblement de quoi forcer la main aux mauvais payeurs.