Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé dimanche que toutes les personnes de plus de 55 ans pourront se faire vacciner à partir de ce lundi 12 avril. Il a également fait savoir que le délai entre les deux injections des vaccins Pfizer et Moderna sera allongé de deux semaines.
La campagne de vaccination contre le Covid-19 s’accélère en France. Dans une interview au Journal du Dimanche (JDD), le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé dimanche que toutes les personnes de plus de 55 ans pourront se faire vacciner à partir de ce lundi 12 avril. Il a précisé que dès aujourd’hui, « tous les Français de plus de 55 ans, sans conditions, pourront recevoir », le vaccin d’AstraZeneca, ainsi que celui de « Johnson & Johnson, livré en France à compter de lundi ». Cela « par cohérence et souci d’efficacité, à tous les plus de 55 ans, sans conditions », a expliqué Olivier Véran.
Depuis le 19 mars, la France réserve aux personnes âgées de plus de 55 ans le vaccin du laboratoire anglo-suédois AstraZeneca, après des cas rares mais graves de thromboses atypiques observés uniquement sur des patients moins âgés. Vendredi, la Haute autorité de santé (HAS) a d’ailleurs recommandé une seconde dose de vaccin différent (Pfizer/BioNTech ou Moderna) pour ces moins de 55 ans. Pour ce qui concerne le vaccin fabriqué par Janssen-Cilag (du groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson), il est autorisé par la France depuis le 12 mars. Olivier Véran a annoncé une première livraison de 200.000 doses, avec une semaine d’avance. Il a également rappelé l’extension de la campagne vaccinale par Pfizer et Moderna à tous les plus de 60 ans à partir du 16 avril.
« Vacciner plus vite sans voir se réduire la protection »
Par ailleurs, le ministre de la Santé a évoqué un allongement de deux semaines du délai entre les deux injections des vaccins Pfizer et Moderna. « A compter du mercredi 14 avril, pour toutes les premières injections, nous proposerons un rappel à 42 jours au lieu de 28 actuellement. Ça va nous permettre de vacciner plus vite sans voir se réduire la protection », a-t-il ajouté. Ce nouvel espacement permettrait de renforcer la réponse des anticorps et de donner beaucoup plus de premières doses.
Une couverture vaccinale moyenne
Démarré moins rapidement que ne l’aurait souhaité le gouvernement, en raison de la lenteur de l’approvisionnement, la campagne de vaccination a d’abord concerné les personnes les plus fragiles, âgées de plus de 75 ans ou ayant des facteurs de comorbidité. À ce jour, plus de 20% des adultes français ont déjà reçu une première dose de vaccin. Quant au taux de couverture vaccinale avec deux doses, il atteint les 75% chez les résidents des Ehpad, mais seulement 35% chez les 75-79 ans en ville, 9% chez les 70-74 ans et 4% chez les 65-69 ans. Un constat qui s’explique notamment par le manque de confiance de certains Français en leurs autorités.
L’annonce d’Olivier Véran intervient au moment où débutent deux semaines de vacances scolaires confinées, avec un nouveau couvre-feu à 19 heures. Par cette nouvelle mesure, le gouvernement espère freiner l’épidémie de Covid-19, qui semblait hors de contrôle ces dernières semaines avec l’apparition du variant anglais, plus contagieux. Toutefois, il note que cette progression du virus se fait moins rapide depuis quelques jours. Ce qui pourrait témoigner d’un ralentissement. Mais, il faudra attendre deux semaines pour valider ce constat. Pour l’instant, il est indispendable de continuer de lutter contre la propagation du virus. Et cela passe nécessairement par la vaccination d’une bonne partie de la population française. Heureusement, les derniers chiffres en la matière sont encourageants. Vendredi, plus de 500 000 injections ont été effectuées en France, contre plus de 400 000 la veille.
La France proche de la barre des 100 000 morts
Ce même vendredi, le ministère de la Santé a invité tous les professionnels de santé, médecins libéraux, retraités, étudiants et réserve sanitaire à renforcer les hôpitaux, en s’inscrivant d’abord sur une plateforme dédiée du ministère, Renfort RH Crise. En France, le bilan des décès dus à la pandémie du coronavirus a dépassé les 98 000 en fin de semaine. L’Hexagone n’est donc plus loin de la barre des 100 000 morts, déjà dépassée par Les Etats Unis, le Brésil, le Mexique, l’Inde, l’Italie et le Royaume-Uni. Selon l’Université Johns Hopkins, il y a déjà eu plus de 2,9 millions décès depuis le début de la pandémie de Covid-19 en Chine en décembre 2019.